Plan
Axes thématiques des contributions
L’éducation, la santé et le bien-être sont nécessaires pour l’épanouissement de l’être humain, mais aussi pour le fonctionnement adéquat des sociétés et des différentes organisations.
Au sujet de l’éducation, Kamara (2007) souligne que son idéal est « la transmission par un peuple de sa civilisation d’une génération à une autre. Cette activité met l’accent autant sur l’aspect formel que sur l’aspect informel. Elle place au premier plan la qualité holistique de l’éducation en mettant en relief ses valeurs conscientes et inconscientes, matérielles et spirituelles, morales et intellectuelles ». Evoquant d’ailleurs le rôle primordial de l’éducation dans la société, l’Unesco (2017) indique qu’elle peut contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable et constitue, de ce fait, un moyen d’amélioration de la santé et du bien-être des populations.
En Afrique, la relative abondance de la littérature sur la question de l’éducation montre bien qu’elle constitue une préoccupation majeure pour les chercheurs du continent. Des travaux de recherche ont analysé l’éducation selon la coutume africaine (Rajaonah, 1979) ou ont porté sur l’analyse des politiques éducatives africaines, qu’elles soient formelles ou non formelles (Lauwerier, 2010 ; Yeo, 2013 ; Casadella, 2018). D’autres recherches ont mis l’accent sur les logiques sociales et les enjeux de l’éducation en Afrique (Gérard, 1999 ; Camara, 2015). Toutefois, on retient que l’éducation, qu’il s’agisse de l’Afrique ou du reste du monde, comprend l’apprentissage formel, non formel et informel durant toute l’existence d’un individu. En ce qui concerne la santé, il faut relever que c’est une notion polysémique qui est liée aux époques, aux risques encourus et surtout à l’environnement culturel. Néanmoins, la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) semble plus complète et fait l’unanimité au sein de nombreux chercheurs et spécialistes. En effet, dans sa Constitution signée le 22 juillet 1946 entrée en vigueur le 7 avril 1948 (Godfryd, 2005), l’OMS définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social et non pas seulement l’absence de maladie et d’infirmité ». De ce point de vue, la santé est alors perçue comme un état physique et mental relativement exempt de gêne et de souffrance, qui permet aux individus de fonctionner efficacement et aussi longtemps que possible.
En Afrique, les recherches sur la santé sont abondantes. Certaines de ces recherches ont analysé les politiques, les programmes et l’organisation des soins de santé (Ymba et Yeo, 2015 ; Yakhelef, Codjia, Dal Poz & Campbell, 2018 ; Mbaye, Ridde & Kâ, 2013), tandis que d’autres ont mis l’accent sur la gouvernance, le financement des systèmes de santé et l’accès aux soins de santé (Dussault, Codjia, Zurn & Ridde, 2018 ; Aké-Tano, Doukoure, Dosso, Akra, Badie, Bissouma-Ledjou, Kouassi & Gbary, 2018 ; Ridde, Belaid, Mallé Samb & Faye, 2014 ; Barry, 2013 ; Berthélemy & Seban, 2009). Le rôle du réseau social des malades dans le choix des pratiques thérapeutiques ou dans les hôpitaux a été également relevé par des travaux de recherche (Schnitzler, 2014 ; Ymba, Yeo et Tra Bi, 2016). Toutefois, si les études relatives à la promotion de la santé en Afrique existent (Houéto & Valentini, 2014 ; Nsakala & Coppieters, 2014 ; Schnitzler, 2014), il faut reconnaitre qu’elles ne sont pas nombreuses. Cette situation pourrait s’expliquer par le fait que, contrairement aux occidentaux, la priorité des populations sur le continent demeure l’accès aux soins de santé primaire. On note aussi que les travaux de recherche en Afrique consacrés à la santé des acteurs de l’école sont rares. Pourtant, l’état de santé des acteurs de l’école est un facteur essentiel dans le fonctionnement des institutions éducatives. C’est pourquoi, développer chez les apprenants et chez les autres acteurs de l’école, les connaissances et comportements favorables à leur santé et à leur bien-être s’impose comme une nécessité.
A propos d’ailleurs du bien-être, l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (2011) estime « qu’il passe par la satisfaction de divers besoins humains dont certains sont essentiels, ainsi que par la possibilité de poursuivre ses propres objectifs, de s’épanouir et d’éprouver de la satisfaction dans sa vie. » Les études relatives au bien-être sont certes nombreuses (Clément, 2009 ; Randolph, Kangas et Ruokamo, 2010 ; Fouquet-Chauprade, 2014), mais elles concernent essentiellement les pays dits « développés ». Celles portant sur le bien-être à l’école dans les pays dits « en voie de développement » sont davantage rares. Pourtant, le bien-être à l’école est l’une des composantes des processus en lien avec l’ensemble des autres phénomènes scolaires (Konu et Rimpelä, 2002). Il peut être défini, selon Salmela-Aro etTuominen-Soini, (2010), comme l’évaluation subjective que les élèves portent sur leur cadre de vie pouvant inclure l’ensemble des dimensions scolaires. Sur cette base, on peut admettre que le climat scolaire qui est caractérisé, selon Debarbieux (2016), par cinq dimensions, à savoir les relations, l'enseignement et l'apprentissage, la sécurité, l'environnement physique et enfin le sentiment d'appartenance, constitue un élément important dans le bien-être des acteurs de l’école. En effet, pour que l’école puisse jouer pleinement son rôle d’intégration sociale des enfants et des adolescents dans la société, il faut nécessairement qu’elle soit caractérisée par un climat scolaire favorable au processus d’enseignement/apprentissage.
L’analyse de tout ce qui précède permet de dire que l’éducation, la santé et le bien-être entretiennent des relations fortes. De nombreux programmes scolaires préparent les apprenants à apprendre certaines pratiques pouvant favoriser des conditions de meilleure santé et de bien-être. Dans les pays développés, une place importante est accordée à la promotion de la santé et du bien- être à l’école. Selon Houéto & Valentini (2014), la promotion de la santé adoptée par l’Organisation Mondiale de la Santé en novembre 1986 a connu des progrès considérables dans les autres parties du monde, sauf en Afrique, et plus particulièrement l’Afrique francophone où les actions entreprises dans ce sens connaissent un démarrage timide. Pour réussir l’éducation à la santé et surtout mener des actions en faveur du bien-être des jeunes et de leur santé (Pinel-Jacquemi, 2016), il faut une nécessaire mobilisation de la communauté éducative composée des personnels de santé des établissements, des psychologues scolaires, des enseignants à côté des familles et des jeunes eux-mêmes. Aussi, en Afrique, l’implication des autorités politiques et des organisations de la société civile peut-elle ou devrait-elle jouer un rôle prépondérant dans la promotion de la santé à l’école. En effet, pour pouvoir mener une vie productive en bonne santé, chacun doit posséder les connaissances nécessaires à la prévention de la maladie et des pathologies. Pour un meilleur apprentissage, les enfants et les adolescents ont besoin d'être bien nourris et en bonne santé. Ce qui veut dire que les questions de santé ne peuvent être étrangères à qui s’intéresse à l’éducation des êtres-humains (Simar et Jourdan, 2010).
Cet appel à contribution vise à caractériser la santé et le bien-être dans le milieu scolaire et universitaire en Afrique, quelles que soient la nature (publique ou privée) et la situation géographique de l’établissement. Les recherches peuvent concerner les définitions du bien-être et de la santé en milieu éducatif, leur évaluation aussi bien qualitative que quantitative, des projets de recherche-action ou d’intervention visant à améliorer le bien-être et la santé des apprenants ou des enseignants, ainsi que ses liens avec la pédagogie, la réussite éducative, etc. Les articles proposés pour ce numéro concernent les contributions à visée empirique et/ou théorique et pourront s’inscrire dans les axes suivants :
Axes thématiques des contributions
Axe 1 : Approches théoriques et pratiques de la santé et du bien-être dans l’éducation
Les questions explorées dans cet axe, sans être exclusives, porteront sur :
- les représentations sociales de la santé et du bien-être par les acteurs de l’école et à l’école
- les approches conceptuelles des notions de bien-être, de bonheur et de qualité de vie dans les organisations ou structures éducatives, en milieux rural et urbain, selon les différentes disciplines et selon les différents acteurs de l’école;
- les liens entre la santé, le bien-être et l’école ;
- les attitudes pratiques, les stratégies et comportements des acteurs de l’école en vue de favoriser la santé et le bien-être dans les établissements préscolaires, primaires, secondaires et supérieurs ainsi que dans les structures rattachées aux ministères chargés de l’éducation ;
- etc.
Axe 2 : Environnements d’enseignement et d’apprentissage, santé et bien-être
Les articles proposés dans cet axe pourront, sans que ce soit limitatif, porter sur :
- les rapports entre la santé, le bien-être et la circulation au sein des espaces d’enseignement et/ou d’apprentissage ;
- la santé et le bien-être dans des espaces tels que les amphithéâtres, les classes, les cantines scolaires, les restaurants universitaires, les internats, les résidences universitaires, etc.;
- des travaux de recherche sur l’aménagement de l’environnement ou de l’espace dans les établissements d’enseignement préscolaire, primaire, secondaire et supérieur en rapport avec la santé et le bien-être ;
- des études sur les nuisances sonores et olfactives dans les espaces d’enseignement, de formation et d’apprentissage en rapport avec la santé et le bien-être des acteurs de l’éducation ;
- les questions relatives aux pratiques pédagogiques et au numérique éducatif en rapport avec le bien-être dans le processus d’enseignement et d’apprentissage en présentiel et à distance ;
- etc.
Axe 3 : Climat scolaire et bien-être à l’école
Les articles proposés dans cet axe, sans que cela ne soit exhaustif, pourront évoquer :
- les dimensions du bien-être en rapport avec celles du climat scolaire ;
- les conditions et les modalités d’accueil et d’intégration des parents, des apprenants, des enseignants et des différents acteurs dans les établissements scolaires en milieu rural et urbain ainsi que dans les universités et grandes écoles en rapport avec le bien-être ;
- les rapports qu’entretiennent les acteurs du système éducatif, notamment, les familles, les apprenants, les enseignants, l’administration scolaire, les structures éducatives déconcentrées, les partenaires de l’école, la société civile, les associations éducatives ;
- l’impact des méthodes et des innovations pédagogiques, de l’ambiance générale de l’école et l’organisation de l’espace sur les processus d’enseignement et d’apprentissage ;
- etc.
Axe 4 : Promotion du bien-être et de la santé à l’école
Dans cet axe, les questions abordées, sans être limitatives, pourront concerner :
- les politiques, programmes et projets de promotion de la santé et du bien-être dans les établissements d’enseignement préscolaire, primaire, secondaire et supérieur ;
- les stratégies mises en œuvre par les acteurs de l’école dans le but de promouvoir la santé et le bien-être dans les établissements d’enseignement préscolaire, primaire, secondaire et supérieur ainsi que dans des structures telles que les résidences universitaires, les internats;
- l’éducation à la santé et l’hygiène alimentaire dans les institutions éducatives ;
- les infrastructures sanitaires dans les écoles primaires, secondaires et dans les universités ;
- etc.
Axe 5 : Varia (voir les différentes rubriques de la revue RETSSA : www.retssa-ci.com)
Les contributions doivent se conformer aux normes éditoriales de la RETSSA .
Les consignes de la revue pour soumettre un article est consultable ici :
http://www.retssa-ci.com/index.php?page=auxauteurs
Titres, résumés et articles sont à envoyer à
rev.tssa@gmail.com
Un accusé de réception sera envoyé en retour aux auteurs.
Pour vos contributions et questions, les responsables de ce dossier thématique sont :
Dr. Soungari YEO, Maître-assistant, Sciences de l’Éducation, Institut de Recherche, d'Expérimentation et d'Enseignement en Pédagogie (IREEP), Université Félix Houphouët-Boigny Abidjan (Côte d’Ivoire), Email : ysoungari@yahoo.fr;; Tél: +22508798386/+22541028700 .
Dr. N’guessan ANON, Maître de Conférences, Sciences de l’Éducation, Institut de Recherche, d'Expérimentation et d'Enseignement en Pédagogie (IREEP), Université Félix Houphouët-Boigny Abidjan (Côte d’Ivoire), Email : anon05_guessan@yahoo.com; Tél: +22505529643 .
Villes, activités économiques et santé en Afrique
Numéro spécial VARIA
Méthodes et outils géospatiaux dans l’analyse des problèmes de santé
Mobilité, transports et santé en Afrique
Mutations environnementales et risques sanitaires en Afrique
Santé maternelle, néonatale et infantile en Afrique: Analyse de la situation et perspectives
Système alimentaire urbain et santé en Afrique
Education, santé et bien-être en Afrique
Migration et santé en Afrique subsaharienne
La santé dans le monde rural
Dynamiques spatiales, sociales, territoriales et santé en milieu urbain
11 ème numéro Juin 2023
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